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Favoriser l’enracinement du colza

Terres Inovia a étudié l’impact de la fissuration sur la qualité de l’enracinement du colza.

Les essais menés par Terres Inovia confirment l’intérêt du travail profond en sols tassés. Les interventions doivent être réalisées dans de bonnes conditions.

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En colza, la réussite de l’implantation conditionne la robustesse de la plante et donc sa capacité à résister aux bioagresseurs (insectes d’automne en particulier) et à faire face aux aléas climatiques. La limitation progressive des insecticides efficaces renforce cet enjeu.

Avec les questions de portance du sol et de stockage de carbone, la fissuration revient sur le devant de la scène. « Cette technique a pour objectif de maintenir la portance des sols, de restaurer leur porosité et de favoriser l’enracinement du colza, sans bouleverser les horizons du sol », rappelle Michaël Geloen, de Terres Inovia.

Dans le cadre d’essais réalisés sur la plateforme de comparaison des outils de travail du sol (décompacteurs et fissurateurs) à Lucenay-lès-Aix (Nièvre), l’impact de cette intervention mécanique sur la structure du sol et sur la qualité de l’enracinement du colza a été étudié. Quatre outils ont été testés en 2023-2024 : l’un à effet de fort bouleversement du sol (Terrano-Horsch), et trois à effet limité (Dent Michel-Agram, Demeter-Actisol, Cultiplow-Agrisem).

Leurs performances ont été comparées à un travail du sol superficiel (témoin). Les essais ont été menés dans une parcelle argilo-sableuse en précédent céréale, dont la structure du sol était tassée entre 6 et 12 cm faisant suite à des passages d’outils en conditions non totalement ressuyées.

Passages en sol friable

Ce travail mené en collaboration avec le GIEE Magellan a permis de mesurer l’effet des outils sur la biomasse automnale, sur la longueur des racines de la crucifère en sortie d’hiver, sur la hauteur des colzas, et sur les rendements. Sur tous ces critères, aucune différence notable n’a été constatée entre les outils de travail profond, quel que soit leur niveau de bouleversement du sol. En revanche, des effets visibles ont été enregistrés par rapport au témoin en travail du sol superficiel.

En novembre 2023, cette modalité présentait ainsi la biomasse la plus faible en entrée d’hiver (27 g par plante contre 37 à 59 g pour les quatre autres). De même en matière de rendement, un écart significatif a été observé entre le travail superficiel et les outils de travail profond : 22,1 q/ha pour le premier, 29,3 à 35,7 q/ha pour les seconds qui amènent donc un gain de rendement de 8 à 13 q/ha.

« Si une zone de compaction est observée dans les 20 premiers centimètres, une restructuration sera justifiée au regard de la robustesse de la culture et du rendement, appuie Michaël Geloen. Dans la mesure où de bonnes conditions d’intervention sont réunies, que le sol soit beaucoup bouleversé ou pas du tout, les résultats sur l’enracinement seront les mêmes. »

Avant de fissurer, il est nécessaire de déterminer si l’état structural du sol nécessite ou non une fragmentation et sur quelle profondeur (lire l'encadré). En conditions humides, la fissuration génère des risques de compactage de sol. Il faut être très opportuniste et privilégier les passages en sols friables. Il est conseillé de travailler le sol en profondeur très tôt après la moisson pour lui donner le temps de se réhumecter après, s’il pleut. Rouler après l’intervention permet de réduire la porosité et de limiter l’évapotranspiration.

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